La foi est un don de Dieu, pas seulement le produit d'une chaîne syllogistique. Il est difficile d'expliquer sur des bases purement rationnelles pourquoi un individu donné accepte ou non le catholicisme (ou le christianisme en général, d'ailleurs). La brillance ne protège pas un homme des effets de la mauvaise pensée, de ses sentiments, de son milieu culturel ou de ses préjugés ethniques.

Chacune de ces choses peut empêcher quelqu'un d'ouvrir complètement son esprit et son cœur. D'un autre côté, tous ces éléments réunis ne suffiront peut-être pas à éloigner quelqu'un de la foi - Dieu travaille de manière étrange, vous savez.

Il ne fait aucun doute que les hommes que vous mentionnez ont apporté de grandes contributions à la cause du Christ au cours de ce siècle. Mais cela ne signifie pas qu'ils n'ont pas pu manquer quelque chose - quelque chose de clé ou de central - dans leur compréhension du christianisme.

Prenons l'exemple de C. S. Lewis. Un ancien élève et ami de longue date de Lewis, Christopher Derrick, a noté dans C. S. Lewis and the Church of Rome que si Lewis était un défenseur créatif du christianisme en général, les raisons pour lesquelles il n'était pas catholique, pour autant qu'il les ait fait connaître, étaient pédestres.

Cela a conduit Derrick à affirmer que la non-conversion de Lewis au catholicisme n'était que partiellement due à des difficultés intellectuelles. La personnalité de Lewis et ses origines protestantes d'Ulster étaient également en cause.

Bien qu'il n'ait pas embrassé le catholicisme, Lewis est à l'origine de l'entrée dans l'Église catholique d'un grand nombre d'autres protestants, en particulier des évangéliques. Sheldon Vanauken a parlé de Lewis comme de Moïse, conduisant les gens vers la terre promise sans y entrer lui-même.

En suivant ses principes et ses idées théologiques, les lecteurs de Lewis sont souvent en mesure de voir ce que lui, compte tenu de ses sillons mentaux et de ses préjugés, n'était pas en mesure de voir.

On pourrait dire la même chose des autres personnes que vous citez, bien que les aspects spécifiques de leur pensée, ainsi que les éléments non rationnels qui ont contribué à leurs raisons de ne pas embrasser le catholicisme, soient très différents de ceux de Lewis.

Même si nous pouvions prendre en compte tous ces facteurs et les peser correctement, ce qui est impossible, il reste l'élément principal, qui demeure mystérieux : la grâce. Nous ne disposons d'aucune balance pour la peser.