La "position catholique" ne soutient pas que lorsque la Bible fait référence aux frères du Christ, il s'agit de ses cousins. L'Église affirme seulement que Marie n'a pas eu d'autres enfants que le Christ. L'identité des frères est discutable : il peut s'agir de cousins (c'est l'opinion la plus répandue aujourd'hui), de demi-frères par l'intermédiaire de Joseph (c'était l'opinion la plus répandue avant saint Jérôme) ou d'enfants adoptifs.
La prémisse de l'argument, à savoir que le Nouveau Testament dit qu'Élisabeth est la cousine de Marie, est erronée. La traduction citée ne reflète pas fidèlement le grec.
Le Nouveau Testament ne dit pas qu'Élisabeth est la cousine de Marie, le mot grec pour cela étant anepsios. Le mot utilisé dans Luc 1:36 pour décrire Élisabeth est suggenes (prononcé su-gen-ace), qui signifie simplement "parente". Il ne nous dit rien sur sa relation exacte au sein de la famille élargie. Tout ce que nous pouvons déduire du mot suggenes, c'est qu'Élisabeth était une sorte de parente de Marie. Mais le mot ne permet pas de déterminer s'il s'agissait d'une tante, d'une cousine ou d'une parente plus éloignée.
En quelques endroits, le Nouveau Testament utilise anepsios, mais cela ne permet guère de soutenir que les frères du Seigneur étaient des fils de Marie. Les arguments fondés sur le choix des mots (c'est-à-dire "Pourquoi ce mot plutôt que cet autre ?") sont rarement décisifs. Le choix des mots dans le Nouveau Testament est particulièrement difficile à argumenter, car il implique un mélange de préférences de mots juifs et non juifs. Les frères du Seigneur peuvent avoir été des frères d'un autre type (par exemple, des frères adoptifs ou des demi-frères) sans être des demi-frères par Marie.