Le Coran, le livre saint des musulmans, nie que Jésus ait été crucifié :

Or, ils ne l'ont pas tué, ils ne l'ont pas crucifié, mais c'est ce qu'on leur a fait croire. Et ceux qui s'en écartent sont dans le doute, ils n'ont aucune certitude, ils ne font qu'émettre des hypothèses, car ils ne l'ont pas tué... Allah l'a élevé vers Lui. Et Allah est Puissant et Sage (Sourate 4).

Cette notion selon laquelle Dieu a en quelque sorte épargné Jésus et que quelqu'un d'autre a été crucifié qui ressemblait à Jésus ou qu'il s'agissait d'une sorte de mirage n'est pas une hérésie propre à l'islam. On la trouve également dans certains écrits gnostiques anciens. Par exemple, l'Évangile gnostique de Basilide affirme que lorsque Simon de Cyrène aidait Jésus à porter la croix, Jésus a changé d'apparence avec Simon, et c'est Simon qui a fini par être crucifié. De même, dans l'Apocalypse gnostique de Pierre, un substitut non nommé est crucifié à la place de Jésus.

D'une manière générale, on peut dire que la théologie islamique trouve impensable que Dieu permette à un saint prophète de mourir de cette manière, et que le gnosticisme trouve impensable que Dieu puisse mourir.

En tant que chrétiens, nous comprenons que la mort de Jésus, qui était une expiation librement choisie pour les péchés de l'humanité, n'était pas la fin de Jésus et que sa résurrection était le triomphe ultime de Dieu sur le mal et le péché.