Parmi les quatre récits évangéliques, seuls Luc et Jean mentionnent que quelqu'un a eu du mal à reconnaître Jésus après sa résurrection.

Luc (24,13-35) raconte l'épisode de deux disciples sur la route du village d'Emmaüs, le jour de la résurrection. Il ne s'agissait pas pour eux de ne pas reconnaître Jésus parce que son apparence avait changé d'une manière ou d'une autre. Il nous est dit que "leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître" jusqu'à ce qu'il ait expliqué comment les prophéties de l'Ancien Testament concernant le Messie s'accomplissaient en lui.

Dans l'Évangile de Jean, les apôtres ont du mal à reconnaître Jésus alors qu'ils pêchent près de la mer de Tibériade et que le Christ se tient sur le rivage (Jn 21,1-14). Mais on nous dit que la barque se trouve à au moins 100 mètres du rivage, il n'est donc pas surprenant qu'ils ne l'aient pas reconnu tout de suite.

De même, Marie-Madeleine n'a pas reconnu Jésus à la sortie du tombeau jusqu'à ce qu'il l'appelle par son nom (Jn 20,14-16). Dans ce cas, il se trouvait peut-être à une certaine distance. Il est plus que probable qu'elle était si déterminée à trouver son corps mort ("Dis-moi où tu l'as mis, et je l'emporterai") que son corps ressuscité lui a échappé. En deuil, elle n'a peut-être pas regardé Jésus en face jusqu'à ce qu'il prononce son nom, et ses yeux étaient de toute façon pleins de larmes (20:13). Elle a pu être empêchée surnaturellement de le reconnaître, tout comme l'avaient été les disciples sur la route d'Emmaüs.

Thomas a pu identifier le corps de Jésus (Jn 20,24-29), l'homme riche n'a pas eu de mal à reconnaître Lazare et Abraham même sans leurs corps (Lc 16,20-24), nous n'aurons donc aucun mal à reconnaître nos proches, à condition que nous nous retrouvions au même endroit.