En donnant à l'enfant Jésus de l'or et de l'encens, les Mages évoquent Isaïe 60:3, 6 dans lequel les nations païennes apportent ces cadeaux au Dieu d'Israël (voir aussi Tobie 13:11, Psaumes 72:10-15). En outre, la myrrhe est une huile qui était utilisée pour consacrer les prêtres lévitiques et le tabernacle du désert, précurseur du temple de Jérusalem (Ex. 30:23-33). La myrrhe était également utilisée comme onguent funéraire.

Il y a aussi les sens spirituels de l'Écriture (voir le Catéchisme 115-19). Au sens allégorique ou christologique, saint Irénée dit que les dons signifient le mystère du Verbe incarné (Dieu qui s'est fait homme) : l'or, symbole de la royauté, représente sa royauté ; l'encens, utilisé dans le culte, indique sa divinité ; et la myrrhe représente son humanité, en particulier dans sa passion et sa mort (Contre les hérésies, 3, 9, 2).

On pourrait également avancer que la myrrhe signifie que Jésus est aussi un prêtre, en fait le grand prêtre définitif qui accomplit le sacerdoce lévitique de l'Ancienne Alliance avec sa Nouvelle Alliance Melchizédekienne supérieure (voir Héb. 5-7) ; elle indique également qu'il est le nouveau Temple (voir Jn. 2:18-22).

Au sens moral, c'est-à-dire la manière dont nous devons vivre, le pape saint Grégoire le Grand dit dans ses Homélies sur les Évangiles (10) que les trois objets représentent des cadeaux que nous devons présenter à Dieu dans notre vie quotidienne : l'or est la sagesse du Christ, qui doit briller dans notre vie ; l'encens est la prière et l'adoration que nous devons lui donner (voir Apoc. 8:3-4) ; et la myrrhe est notre sacrifice quotidien au Seigneur (voir Matt. 39 ; Rom. 12:1).