Quel est l'enseignement de l'Église sur les soins extraordinaires aux malades ?
Le Catéchisme de l'Église catholique fournit un enseignement général dans ce domaine :
Les personnes dont la vie est diminuée ou affaiblie méritent un respect particulier. Les personnes malades ou handicapées doivent être aidées à mener une vie aussi normale que possible.
Quels que soient ses motifs et ses moyens, l'euthanasie directe consiste à mettre fin à la vie de personnes handicapées, malades ou mourantes. Elle est moralement inacceptable.
Ainsi, l'acte ou l'omission qui, par lui-même ou par intention, provoque la mort pour éliminer la souffrance, constitue un meurtre gravement contraire à la dignité de la personne humaine et au respect dû au Dieu vivant, son Créateur. L'erreur de jugement dans laquelle on peut tomber de bonne foi ne change pas la nature de cet acte meurtrier, qui doit toujours être interdit et exclu.
L'interruption de procédures médicales lourdes, dangereuses, extraordinaires ou disproportionnées par rapport au résultat escompté peut être légitime ; il s'agit du refus d'un traitement "par excès de zèle". Dans ce cas, on ne veut pas provoquer la mort ; on accepte simplement son incapacité à l'empêcher. Les décisions doivent être prises par le patient s'il est compétent et capable ou, dans le cas contraire, par les personnes légalement habilitées à agir pour le patient, dont la volonté raisonnable et les intérêts légitimes doivent toujours être respectés.
Même si l'on pense que la mort est imminente, il n'est pas légitime d'interrompre les soins ordinaires dus à une personne malade. L'utilisation d'analgésiques pour soulager les souffrances des mourants, même au risque d'abréger leurs jours, peut être moralement conforme à la dignité humaine si la mort n'est pas voulue comme une fin ou un moyen, mais seulement prévue et tolérée comme inévitable. Les soins palliatifs sont une forme particulière de charité désintéressée. En tant que tels, ils doivent être encouragés. (CCC 2276-2279).
De même, dans le discours prononcé devant les participants au Congrès international sur les traitements de survie et l'état végétatif : Progrès scientifiques et dilemmes éthiques (20 mars 2004), le pape Jean-Paul II a clairement indiqué que les sondes d'alimentation doivent être considérées comme des soins ordinaires tant qu'elles servent les objectifs prévus :
[L'administration d'eau et de nourriture, même lorsqu'elle est assurée par des moyens artificiels, représente toujours un moyen naturel de préserver la vie, et non un acte médical. En outre, son utilisation doit être considérée, en principe, comme ordinaire et proportionnée et, en tant que telle, moralement obligatoire dans la mesure où et jusqu'à ce qu'elle soit considérée comme ayant atteint sa finalité propre, qui, en l'espèce, consiste à fournir une alimentation au patient et à soulager ses souffrances. (4)
Pour des conseils catholiques sur des cas spécifiques, je recommande de contacter le National Catholic Bioethics Center à Philadelphie.