La New Catholic Encyclopedia donne la définition suivante :

A l'origine terme mathématique, le mot grec d'analogie signifie "proportion" et a été emprunté par les philosophes pour désigner la relation entre les concepts de choses qui sont en partie identiques et en partie différentes. Il a pris une importance particulière dans le concept d'analogie de l'être (latin : analogia entis). L'analogie de la foi (analogia fidei) ne doit pas être confondue avec ce concept plus philosophique...

L'expression "analogie de la foi" est biblique : Romains 12:6 parle du charisme de la prophétie, ainsi que d'autres dons similaires tels que le ministère, l'enseignement et l'exhortation. Les prophètes exerçaient l'une des nombreuses "fonctions" au sein de l'Église primitive (Actes 11:27 13:1) ; guidés par l'Esprit, ils acquéraient une connaissance de la foi ou reconnaissaient les tâches à entreprendre. L'injonction paulinienne est que ce don de prophétie doit être exercé "selon la proportion (Gk. analogian) de la foi". Aucun prophète ne doit être accepté s'il proclame quelque chose d'opposé à "l'unique foi" propre à "l'unique corps en Christ". Une telle prédication serait hors de proportion ou au-delà de la vérité objective confiée à la communauté chrétienne.

L'analogie de la foi a donc toujours été associée à la foi unique et immuable de l'Église ; elle est étroitement liée à la notion de Tradition et est rapidement devenue une norme pour les premiers auteurs chrétiens. Ils voyaient une "proportion" dans la manière dont le Nouveau Testament complète l'Ancien Testament et dont chaque vérité particulière contribue à l'unité interne de l'ensemble de la révélation chrétienne.

L'expression en est venue à désigner une règle ou un guide pour l'exégèse de l'Écriture. Dans les textes difficiles, les enseignements de la tradition et l'analogie de la foi doivent montrer la voie. L'exégète catholique, conscient de sa foi, reconnaît la relation intime entre l'Écriture et la Tradition ; il s'efforce d'expliquer les passages de l'Écriture de telle sorte que les écrivains sacrés ne soient pas mis en opposition entre eux ou avec la foi et l'enseignement de l'Église.