Dire que le péché mortel nécessite une connaissance et un consentement "complets" est un indice de mémoire pratique qui peut être utile dans la catéchèse, mais ce n'est pas une formulation précise du type de celle que l'on trouve dans un manuel de théologie morale.
Le type de consentement nécessaire, plus techniquement, est le degré de consentement nécessaire pour accomplir un acte pleinement humain. Il ne s'agit pas de dire "Oui, je veux faire quelque chose de vraiment mal" et de n'avoir aucune réticence à ce sujet. On peut avoir des doutes, des regrets, des sentiments contradictoires, etc. et consentir malgré tout délibérément à une action.
De même, il n'est pas nécessaire de savoir avec une certitude métaphysique qu'un acte donné est gravement pécheur. Des degrés moindres de connaissance comptent également - une fois encore, le degré de connaissance nécessaire pour un acte authentiquement humain est la clé. En effet, quelqu'un peut même feindre l'ignorance ou faire preuve de dureté à l'égard de l'évidence de telle sorte qu'il est responsable de savoir quelque chose même s'il professe ne pas le savoir.
Ces faits signifient qu'il est possible d'avoir des doutes - surtout après coup, quand on ne peut pas se souvenir de son état d'esprit précis - sur le fait qu'un acte donné était un péché mortel. La règle empirique est la suivante : "Si vous n'avez pas pensé qu'il s'agissait d'un péché mortel à ce moment-là, ce n'en était probablement pas un". Mais ce n'est pas une règle invariable. Il existe des cas d'ombre.
En présence d'un cas douteux, la règle générale veut que les personnes à la conscience normale ou laxiste aillent de l'avant et le confessent quand même, par sécurité et pour avoir l'esprit tranquille.