Il est vrai que toute tradition proposée qui contredit l'Écriture est une fausse tradition et doit être rejetée, mais cela ne rend pas la Tradition apostolique inférieure à l'Écriture. Il est également vrai que toute proposition d'Écriture qui contredit la Tradition apostolique est une fausse Écriture et doit être rejetée.
C'est d'ailleurs l'une des façons dont le canon du Nouveau Testament a été sélectionné. Toutes les écritures qui contenaient des doctrines contraires aux traditions que les apôtres avaient transmises aux Pères de l'Église étaient rejetées.
Des évangiles gnostiques (comme l'évangile de Thomas) à la version éditée par Marcion de l'évangile de Luc, en passant par les épîtres de Paul, de nombreux écrits hérétiques ont été proposés par différents groupes pour être inclus dans le Nouveau Testament. Mais les Pères ont dit : "Non, cela contredit la foi qui nous a été transmise par les apôtres. Il doit donc s'agir d'un faux ou d'un écrit non inspiré".
Ainsi, si une tradition doit être confrontée à l'Écriture pour vérifier si elle est apostolique, il est également vrai que l'Écriture doit être confrontée à la Tradition pour vérifier si l'Écriture est apostolique. Il y a ici complémentarité ; un mode d'enseignement n'est pas automatiquement inférieur à l'autre.