Il vous sera utile de comprendre ce que l'Église entend par ces doctrines et ce qu'elle n'entend pas. Tout d'abord, l'Église reconnaît que Jésus, au sens ultime, est notre seul rédempteur, purement et simplement. Seul Dieu pouvait compenser une offense faite à sa divinité. Lorsque Jésus, la deuxième personne de la Sainte Trinité, est devenu homme, il a utilisé les services de plusieurs êtres humains. Il a utilisé des prophètes, dont le dernier était son cousin, Jean le Baptiste. Il a utilisé saint Joseph comme père nourricier pour le protéger et être un père pour lui dans ses années de formation. Il a surtout utilisé Marie comme mère, qui l'a mis au monde, l'a allaité et l'a nourri pendant son enfance. Toutes ces personnes ont coopéré avec lui et sa mission de salut. Lui seul était le rédempteur au sens ultime du terme, mais ils ont coopéré avec lui dans son œuvre de rédemption. À des degrés divers, ils peuvent tous être appelés corédempteurs en raison de cette coopération. Mais en raison de son rôle unique et du degré de sa coopération, Marie est mise à part. Dans toute l'humanité, Dieu l'a choisie pour un rôle vraiment sublime. Allaiter le Dieu tout-puissant à son sein est au-delà de notre capacité à l'apprécier pleinement. Pourtant, depuis la réforme protestante, des milliers de chrétiens ont complètement ignoré cette sublimité.
Ce qui est dit de la corédemptrice est également vrai de la médiatrice. Comme ces termes peuvent être très trompeurs, l'Église ne les a pas proclamés infailliblement. Néanmoins, c'est Dieu qui a choisi Marie pour le rôle unique qu'elle joue dans le salut. Elle n'a pas cherché à obtenir cette distinction. Il est important de se souvenir de l'éloge que Jésus a fait de saint Jean-Baptiste. Pourtant, sa mission était loin d'être aussi exaltée que celle de Marie. C'est à sa demande que Jésus a accompli son premier miracle. Tout ce qu'elle avait à dire, c'était : "Ils n'ont pas de vin : "Ils n'ont pas de vin". Il a compris exactement ce qu'elle voulait. Il aurait pu s'occuper de l'affaire tout seul. Mais il a choisi de faire appel à l'intercession de sa mère. Le miracle n'est pas moins important parce qu'elle y a participé. Au contraire, elle nous montre à quel point il est accessible à nos besoins. Apprécier Marie, c'est apprécier d'autant plus son Fils.